Clowns au bord de la crise

En janvier 2022, deux ans  après l’arrivée du virus sur le continent, nous vous convions à notre fable clownesque, un peu utopique et un peu dysoptique, où nous avons imaginé ce qui a peu à peu disparu dans les discours :  le monde d’après. Ou plutôt ce qui apparait d’un monde de demain présent maintenant déjà.

Aujourd’hui, à la campagne, dans une cuisine-salle à manger, en désordre, le mobilier est fait de récupération, quatre femmes, s’adonnent, avec joie, aux rituels qui scandent leur vie quotidienne collective.

 On frappe à la porte…

Un peu d’histoire :

En janvier- février 2020 nous jouions : Atout Clowns visite Grand’ peur et  misère du IIIème Reich de  Bertolt  Brecht.

Extrait de la présentation du  spectacle  «  Retrouver un Brecht qui invite à un rire proprement libérateur, nous rappellera que, pour citer Barthes, « les maux des hommes sont entre les mains des hommes eux-mêmes ».

Le seigneur Covid était déjà apparu en Asie, du côté de Wuhan et commençait son voyage au Japon.

Février- mars avril  2020 : Notre succès, notre plaisir, les liens que nous avons développés et entretenons dans Atout Clowns : Petite Entreprise de Clownerie, la volonté de présenter une création par an, nous posaient la question : Et maintenant ?…

Nous projetions de faire un spectacle sur «  la Crise » dont le concept était  rediscuté au sein des sciences sociales à la suite des conséquences du dérèglement climatique, des mouvements de contestations politiques et sociaux, de l’accélération des fractures sociales dans le monde, de la financiarisation obscène de la politique, de la puissance et du danger de la suprématie des GAFAM.

Ce spectacle nous l’intitulerions : Clowns au bord de la crise, Morin, Marx et Freud en seraient les référents

Mais

15 février 2020 La ministre de la Santé Agnès Buzyn annonce le premier décès en France du coronavirus- le premier mort hors d’Asie. Et on commença à parler du monde d’après !  Après la pandémie de Covid-19, il devait y avoir « le monde d’après ». Au printemps 2020, de nombreux experts et penseurs  se sont attelés à l’étude des implications du gigantesque choc sanitaire, écologique, social, économique, technologique et géopolitique qui s’était abattu sur la planète. Lorsque la crise aurait pris fin, il y aurait, forcément, un monde d’après. On s’appliquait à en percevoir les ferments, à en imaginer les contours, à débattre de l’effet coronavirus : transformateur ? Ou simplement accélérateur ?

Et

C’est pendant cette période ponctuée de couvre- feu, de confinements partiels puis complets, de fermetures administratives, de port de masques dedans dehors et vice et versa, d’attestations de déplacement, de passes sanitaires, de l’annulation de la représentation prévue en janvier 2021, qu’a germé la transformation perpétuelle de notre création clownesque.